Les enjeux de la collecte « zéro tuyau » des eaux pluviales

Les techniques classiques de collecte des eaux pluviales utilisées naguère présentent certaines limites et dans ce contexte, la gestion « zéro tuyau » de celles-ci présente de nombreux avantages.

Le ruissellement en milieu urbain augmente avec l’imperméabilisation des sols

La collecte des eaux urbaines dans les villes était autrefois un enjeu sanitaire. De nos jours, il s’agit de limiter les inondations et la pollution de l'eau dans les zones urbaines.

Le volume des eaux à collecter et à traiter croît du fait de l’augmentation du ruissellement lié aux problématiques de l’imperméabilisation des sols urbains.

À titre d’exemple, voici la répartition entre l’infiltration, le ruissellement et l’évapotranspiration pour différents taux d’imperméabilisation :

• Surface naturelle : R 10 %, ET 40 %, IS 25 %, IP 25 % ;
• Imperméabilisation 10 à 20 % : R 20 %, ET 38 %, IS 21 %, IP 21 % ;
• Imperméabilisation 35 à 50 % : R 35 %, ET 35 %, IS 20 %, IP 10 % ;
• Imperméabilisation 70 à 100 % : R 55 %, ET 30 %, IS 10 %, IP 5 %.

R : ruissellement ; ET : évapotranspiration ; IS : infiltration superficielle ; IP : infiltration profonde.

Pour mémoire, l'évapotranspiration (ET) est la quantité d'eau renvoyée dans l'atmosphère par évaporation au niveau du sol et par transpiration des plantes.

Les réseaux unitaires et mixtes qui sont majoritairement utilisés aujourd’hui présentent certaines limites. En effet, les techniques traditionnelles de collecte des eaux pluviales sont sujettes aux débordements du réseau d’assainissement et aux dysfonctionnements des stations d’épuration. Elles sont responsables de rejets de volumes importants d’eau dans les cours d’eau. De plus, les coûts de ces infrastructures sont assez élevés.

On estime également que le changement climatique pourrait être un facteur d’augmentation de la variabilité des précipitations, dont le volume annuel devrait décroître mais devrait être davantage concentré sur des espaces de temps court. La baisse du volume annuel de pluie pourrait également impliquer la réduction du débit des rivières, notamment en été.

La gestion « zéro tuyau » présente de nombreux avantages

Dans ce contexte, la gestion « zéro tuyau » permet : 

• L’infiltration des eaux pluviales dans la nappe phréatique qui alimentent les cours d’eau en été ;
• L’optimisation de la gestion des infrastructures d’assainissement ;
• La réduction des coûts de collecte des eaux pluviales,
• L’amélioration des conditions de vie urbaine (moins de ruissellements et d’inondations) ;
• Etc.

Aujourd’hui, les eaux pluviales sont considérées comme une ressource. Leur gestion par les collectivités grâce notamment aux outils de gestion intégrée est un enjeu majeur au cœur des projets d’aménagement.

En effet, cette gestion peut se décliner à plusieurs niveaux dans le cadre d’un projet urbain :

• Bâtiment ;
• Quartier ;
• Commune ;
• Intercommunalité.

L’ensemble des parties prenantes de la chaîne des acteurs de l’urbanisme et de la gestion de l’eau - allant des collectivités locales aux habitants en passant par les urbanistes, les architectes et les paysagistes - doit être mobilisé pour opérer cette gestion des ressources.